Au Son de l'Ame

Quand l’amour se transforme, que reste-t-il ?


Dans mon accompagnement, j’ai vu de nombreuses histoires d’attachement, de séparation, de réorganisation. Et trop souvent, l’animal devient le point de tension, le chien devient un otage émotionnel,  le dernier fil qui relie deux êtres qui ne s’aiment plus mais ne parviennent pas à se détacher complètement.

Dans cet article, je vous invite à poser un regard honnête et nuancé sur une réalité de plus en plus fréquente :

👉 celle du partage de la garde d’un chien ou d’un chat après une rupture.

Ce que je vous partage ici n’est pas un jugement, mais une réflexion, issue de mon vécu, de mes ressentis, et de ce que les animaux eux-mêmes expriment quand on les écoute vraiment.

Réflexion sur les séparations, les attachements non digérés et les illusions de garde partagée

ll y a des couples qui divorcent et donneraient cher pour ne plus jamais avoir à croiser l’autre.
Et puis il y a ceux… qui, parce qu’il y a eu un enfant, doivent composer avec l’inévitable : rester liés, pour le bien de cet enfant.

Mais aujourd’hui, une autre dynamique émerge :
Des couples séparés qui s’acharnent à maintenir un lien… non pas pour un enfant, mais pour un chien ou un chat.

Un week-end sur deux, une garde alternée, des droits de visite, des tensions autour des décisions vétérinaires…
Des termes que l’on croyait réservés aux séparations parentales, appliqués désormais… à des chiens, ou à des chats.

Et la question se pose alors avec force :

Est-ce vraiment pour le bien de l’animal ?
Ou est-ce une façon détournée de ne pas lâcher prise ?
De rester en lien coûte que coûte, même si ce lien est douloureux, même si la relation est terminée, même si chacun est en couple ailleurs ?

Un animal n’est pas un enfant

Sur le plan juridique, en Suisse comme dans la plupart des pays, les animaux ne bénéficient pas d’un droit de garde ou de visite. Ce ne sont pas des enfants. La loi les considère encore comme des biens, même si elle reconnaît leur sensibilité.

Mais dans le cœur humain, parfois, l’animal devient le seul vestige du “nous” qui fut.
Et plutôt que d’accepter la fin, plutôt que de faire le deuil, on continue de toquer à la porte de l’ex…
… sous prétexte de revoir le chien.

Garder le chien, c’est garder un bout de l’autre

Ce n’est pas de l’amour pour l’animal, en vérité.
C’est un mélange de manque, de contrôle, de nostalgie, parfois même de revanche émotionnelle.

Et c’est lourd à porter pour le chien.
Lui qui ressent tout, qui perçoit les tensions, qui capte les non-dits.
Lui qui n’a rien demandé à part la paix, la stabilité, un foyer clair.

Un chien n’a pas besoin de deux maisons.
Il n’a pas besoin qu’on le ballote entre deux passés.
Il a besoin de repères simples, d’une continuité émotionnelle, d’un quotidien cohérent.

Une précision essentielle

Bien sûr, certaines situations particulières peuvent fonctionner.

Il y a des chiens qui s’adaptent bien à deux foyers, surtout quand les humains s’entendent encore bien, que les lieux sont stables et que la transition se fait en douceur.

Il y a autant de cas que de relations vécues. Et tant que l’animal semble serein, qu’il ne manifeste aucun mal-être, aucun comportement inhabituel ou stress visible… alors ce n’est pas un problème.

Mais ici, je parle de ces cas où le chien devient un enjeu émotionnel, où il est pris dans un déchirement, et où son comportement lui-même exprime un mal-être : agitation, anxiété, refus de manger, malpropreté, peur, repli…

Dans ces situations-là, ce n’est plus une solution bienveillante. C’est une confusion affective qui retombe sur lui.

Osons nous poser la vraie question

Quand on réclame un droit de visite sur un animal, est-ce vraiment pour lui ?

Ou est-ce une ultime tentative de ne pas tourner la page, de garder un pouvoir sur l’autre, de ne pas perdre ce qui faisait “nous” ?

Parfois, la meilleure preuve d’amour qu’on puisse faire à un animal,
… c’est de le laisser en paix.
Là où il est bien.
Là où il s’est déjà posé.
Là où il ne sert plus d’intermédiaire entre deux histoires humaines non résolues.

Et si c’était ça, l’acte de maturité émotionnelle ?

Et si on écoutait vraiment celui qu’on dit aimer ?

Parce qu’au fond, si l’on se sépare, c’est souvent parce qu’on n’arrive plus à s’entendre.

Alors on parle fort, on s’accroche, on défend des positions, mais on n’écoute plus.

Et dans cette cacophonie émotionnelle, il reste… le chien.
Silencieux.
Et pourtant tellement expressif.

C’est là que la communication animale peut offrir un pont.

  • Pas un miracle.
  • Pas un jugement.
  • Mais un miroir.

Quand les humains n’arrivent plus à se parler, il est parfois plus facile d’écouter ce que l’animal a à dire. Parce que ses mots ne sont pas accusateurs. Parce que son regard touche l’essentiel. Parce qu’il n’a pas d’ego, lui. Il ne cherche ni le pouvoir ni la revanche. Il cherche juste le bien-être, la paix, la cohérence.

Et parfois, il peut dire ce que les humains ne parviennent plus à formuler :

Là où il se sent le plus apaisé.
Ce qui le stresse quand on le balade entre deux mondes.
Ou au contraire, s’il est capable de vivre une forme d’alternance, à condition que les humains, eux, aient clarifié leur propre énergie.

Revenir au bon sens… grâce à l’animal

Ce que je propose, dans ce genre de situation, ce n’est pas de trancher à la place des gens.

C’est d’écouter celui qu’on dit vouloir protéger.

Parce que si vraiment l’intention est de faire au mieux pour l’animal, alors écoutons-le.
Et s’il est difficile de savoir où il serait le mieux,
… alors passons par lui.

Pas pour l’utiliser comme un arbitre,
mais pour nous remettre à l’écoute, humblement.

C’est peut-être là, paradoxalement, le plus beau cadeau que peut nous offrir une séparation :

celui de grandir en conscience, et de faire preuve d’amour vrai, jusqu’au bout.

Si cet article résonne pour vous, si vous êtes en plein dans une séparation, ou si vous avez déjà traversé cela, sachez qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise solution…

il y a simplement ce qui est juste ici et maintenant, pour vous, pour l’autre, et pour l’animal.

Et parfois, pour retrouver ce juste, il faut sortir du mental et écouter autrement.

C’est tout l’enjeu de la communication animale : ouvrir une voie de dialogue plus subtile, mais ô combien éclairante.

✨ Vous pouvez me contacter si vous souhaitez être accompagné·e dans une situation similaire.

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